Ce qu'on ne vous apprend pas en école de droit
Fraichement diplômée en droit, vous allez vite découvrir que vos connaissances durement acquises pendant vos longues années d’études ne vous suffiront pas, à elle seules, à faire de vous un bon avocat, un bon juriste, un bon notaire, bref, un professionnel du droit accompli. Alors quelles sont les qualités que vous devrez posséder pour être un professionnel émérite ? Vous n’avez pas uniquement des connaissances, vous avez aussi des réflexes Vous n’êtes pas omniscient, et même si votre client pense que votre cerveau est une base de données que seul Google peut égaler, en réalité, même une personne aussi brillante que vous ignore certains éléments relevant poutant de son champ de compétence…. Non, vous ne savez pas par cœur quel est le calibre autorisé par l’UE pour la vente de turbulette, si il est possible d’émettre des promesses d’actions dans une SAS ou si les frais de réparation du chambranle d’une porte incombent au locataire ou au bailleur. Cependant, vous savez où chercher, et avec l’expérience, vous allez acquérir une méthodologie, une logique juridique qui vous seront d’une grande utilité dans votre réflexion juridique. C'est donc avant tout ces outils, et votre méthodologie de recherche que vous devez impérativement maitriser. Le non est une mauvaise réponse Le non est toujours une mauvaise réponse. Dès lors que votre client sollicite votre avis sur un sujet, vous ne pouvez pas simplement répondre à votre client « non, ce n’est pas légal, vous n’avez pas le droit de le faire ». Assez cyniquement, un client ne règle pas 350€ une consultation pour qu’on lui annonce que son projet est irréalisable, point final. Offrez lui une porte de sortie, « vous avez cependant la possibilité de choisir cette autre option, légale celle-ci », en lui permettant d’atteindre son objectif, par d’autres moyens. Votre client veut organiser un jeu concours mettant en jeu le savoir faire de ses participants ? Vous le lui déconseillez, au regard de la complexification de la législation en la matière depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon, toutefois, vous savez qu’il veut organiser ce jeu dans l’espoir d’enrichir sa base de donnée client, proposez lui donc d’autres moyens légaux d’opérer une collecte de données à caractère personnelles. Vous devez décrypter votre client Votre client parle le langage courant, vous parlez en langage juridique, ce sont deux langues différentes dont vous êtes le traducteur. Et ce travail se complexifie lorsque votre client utilise les outils de langage de sa profession (marketing, développeur…) que vous devrez également maitriser. Le défaçing ? C’est un accès, un maintien frauduleux et une modification des données dans un système de traitement automatisé de donnée. Le cybersquatting ? Une contrefaçon de marque. Ainsi, connaitre seulement le droit ne fera pas de vous un bon juriste, vous devez également avoir une connaissance exhaustive de la branche d’activité dans laquelle vous exercez. Vous êtes pessimiste Afin de prévenir les risques juridiques auxquels s’exposent vos clients, vous êtes devenu le spécialiste des scénarii catastrophes. Vous devez envisager toutes les formes d’échec, de trahisons ou d’abandon, mais également un succès trop foudroyant, afin de rédiger le contrat qui couvrira toutes ces options. Le plus dur dans cette tâche sera de mener des négociations pacifiées, afin de permettre à vos clients d’envisager toutes ces hypothèses, de les évoquer avec leur partenaires commerciaux, sans pour autant créer des tensions susceptibles de mettre en péril leur projet commun.
